Haïti – Justice : Rosemila Petit-Frère remise à la police haïtienne après son arrestation en République dominicaine

Haïti – Justice : Rosemila Petit-Frère remise à la police haïtienne après son arrestation en République dominicaine

Port-au-Prince, 13 août 2025. Rosemila Petit-Frère, ancienne mairesse de la commune de l’Arcahaie, a été remise officiellement aux autorités policières haïtiennes ce mercredi 13 août , après son arrestation en République dominicaine.

Elle avait été interpellée le dimanche 10 août 2025 à Puerto Plata, alors qu’elle revenait du Canada via la République dominicaine. Selon des sources proches du dossier, l’ex-élue faisait l’objet d’un mandat de recherche émis par les autorités judiciaires haïtiennes, bien que les charges exactes contre elle n’aient pas encore été rendues publiques.

La remise a été effectuée dans le cadre de la coopération policière bilatérale entre Haïti et la République dominicaine, un dispositif renforcé ces derniers mois face à la montée de la criminalité transfrontalière.

Rosemila Petit-Frère, personnalité politique controversée, avait été plusieurs fois citée dans des dossiers sensibles liés à la gestion municipale de l’Arcahaie. Son retour sous la garde de la Police nationale d’Haïti (PNH) devrait ouvrir la voie à une éventuelle procédure judiciaire.

Les autorités haïtiennes n’ont pas encore communiqué officiellement sur les motifs de son arrestation, mais plusieurs voix appellent déjà à une enquête transparente et un procès équitable, dans un contexte où la lutte contre la corruption et l’impunité reste une exigence majeure de la population.

Optimiste.Info

Haïti : La MMAS renouvelle son engagement à soutenir la PNH, entre espoir officiel et scepticisme populaire

Haïti : La MMAS renouvelle son engagement à soutenir la PNH, entre espoir officiel et scepticisme populaire

Port-au-Prince, 13 août 2025. Alors que l’insécurité continue de gangrener le pays, le haut État-major de la Mission multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) a profité de la visite conjointe du Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), M.Laurent Saint-Cyr, du conseiller-président Lesly Voltaire et du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé* pour renouveler son engagement à collaborer étroitement avec la PNH.

Lors de cette visite à la base de la MMAS, le commandement de la mission*, représenté par le général Godfrey Otunge, a réaffirmé son soutien au renforcement des capacités de la police haïtienne et à la lutte contre les groupes armés.

Mais sur le terrain, la réalité contraste avec les discours.

De nombreux citoyens s’interrogent : cet engagement est-il une réelle volonté d’action ou une nouvelle illusion ? Dans plusieurs quartiers sensibles, l’absence visible des forces de la MMAS aux côtés de la PNH lors des opérations est vivement critiquée. Beaucoup dénoncent un appui symbolique, sans réelle présence ou impact opérationnel.

Alors que les autorités continuent d’afficher une volonté commune de restaurer la sécurité, la population, confrontée à la violence au quotidien, reste sceptique. Pour plusieurs lcitoyens, la réussite de cette collaboration dépendra moins des discours que de la coordination réelle, sur le terrain*, entre les forces multinationales et la PNH.

Tant que les résultats concrets tardent à se faire sentir, le doute persistera sur la capacité de cette coalition à réellement changer la donne sécuritaire en Haïti.

Optimiste.Info

Haïti – Sécurité : Viv Ayiti et INIFOS saluent l’entrée en fonction de Laurent Saint-Cyr et de Vladimir Paraison

Haïti – Sécurité : Viv Ayiti et INIFOS saluent l’entrée en fonction de Laurent Saint-Cyr et de Vladimir Paraison

Delmas,le 13 août 2025. Lors d’une comférence de presse tenue ce mercredi 13 août 2025, les organisations sociopolitiques Viv Ayiti et INIFOS ont exprimé leur satisfaction à la suite de l’installation de Laurent Saint-Cyr à la présidence du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et de Jonas Vladimir Paraison à la tête de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 12 août 2025, les deux entités ont salué ces nominations, tout en appelant à des résultats concrets face à la montée de l’insécurité.

Très critiques envers la gestion de Rameau Normil, ex-directeur général a.i. de la PNH, Viv Ayiti et INIFOS qualifient sa direction de « calamiteuse ». Pour eux, l’arrivée du commissaire Vladimir Paraison représente un véritable soulagement, fruit d’une longue mobilisation contre les dérives observées au sein de l’institution policière.

Selon Rony Thimotée, dirigeant de Viv Ayiti, plus de 20 millions de gourdes auraient été indûment prélevées des caisses de la PNH par Rameau Normil, peu avant son départ. Il appelle à l’ouverture d’une enquête et demande au commissaire du gouvernement d’engager des poursuites judiciaires pour faire la lumière sur cette affaire.

Thimotée encourage également le nouveau directeur général de la police à transcender les clivages politiques pour s’attaquer efficacement à l’insécurité. Il exhorte le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé à fournir au nouveau chef de la PNH les ressources nécessaires à l’accomplissement de sa mission.

Concernant Laurent Saint-Cyr, Viv Ayiti et INIFOS rappellent que son mandat à la tête du CPT ne saurait être prolongé au-delà du 7 février 2026. Ils insistent sur la nécessité de préparer les élections et de rétablir la sécurité sans délai.

Enfin, les deux structures appellent à un nettoyage en profondeur de l’appareil étatique, dénonçant plusieurs responsables institutionnels qui, selon eux, s’éloignent de leur rôle républicain.

Optimiste.Info

Haïti – Société : « Jeunesse et Culture » célèbre la Journée internationale de la jeunesse

Haïti – Société : « Jeunesse et Culture » célèbre la Journée internationale de la jeunesse

Port-au-Prince, 12 août 2025. À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, l’organisation sociale « Jeunesse et Culture » a organisé, ce mardi 12 août, une série d’activités destinées à mettre en valeur le rôle fondamental des jeunes dans le développement d’Haïti.

Placée sous le thème « Autonomiser la jeunesse pour un avenir durable », la journée a été ponctuée de conférences, d’ateliers de formation et de témoignages inspirants livrés par de jeunes engagés dans leurs communautés.

Lors de la cérémonie , Ceranel Phillipe, président de l’organisation, a salué la résilience et la détermination de la jeunesse haïtienne. Malgré les nombreux défis socioéconomiques et sécuritaires auxquels elle fait face, celle-ci demeure, selon lui, un véritable pilier d’espoir pour l’avenir du pays. Il a exhorté les autorités à renforcer les investissements en faveur de l’éducation, de l’emploi et de la participation citoyenne des jeunes.

Les participants ont également plaidé pour une meilleure inclusion des jeunes dans les instances décisionnelles, soulignant que la construction d’une Haïti plus juste et plus stable dépend de l’engagement actif d’une génération consciente et outillée.

À travers cette initiative, « Jeunesse et Culture » entend s’inscrire dans une dynamique citoyenne visant à redonner confiance et opportunités à une jeunesse souvent marginalisée, mais toujours prête à relever les défis.

Jean Gilles Désinord

Optimiste.Info

Éditorial : En Haïti, les ambassadeurs règnent en maîtres

Éditorial : En Haïti, les ambassadeurs règnent en maîtres

Port-au-prince,le 12 août 2025.Dans un pays où les institutions vacillent, où l’État semble s’être effacé, et où la population est abandonnée à son sort, les ambassadeurs étrangers se comportent en véritables souverains. Leur influence dépasse souvent celle des autorités haïtiennes elles-mêmes, qu’elles soient élues ou nommées. Une situation qui suscite indignation, frustration et, surtout, une profonde remise en question de la souveraineté nationale.

Entre influence et immixtion

Depuis des années, les grandes décisions concernant Haïti, qu’elles soient politiques, sécuritaires ou économiques, semblent émaner non pas du Palais national, mais des chancelleries étrangères. Ambassades des États-Unis, de la France, du Canada, de l’Union européenne : toutes pèsent lourd dans la balance. Que ce soit pour la nomination d’un Premier ministre, la mise en place d’un conseil présidentiel, la désignation d’un directeur général de la Police nationale ou encore l’élaboration d’un plan de sécurité, les diplomates tracent la ligne à suivre. Haïti, sans statut officiel, fonctionne comme un protectorat.

Une diplomatie de substitution

Les ambassadeurs ne se limitent plus à leur rôle traditionnel de médiateurs ou d’observateurs. Ils convoquent des réunions, émettent des instructions, valident ou bloquent les décisions internes. Ce pouvoir officieux, exercé sans légitimité démocratique, affaiblit les derniers fondements de la souveraineté nationale. En privé, de nombreux responsables politiques admettent qu’aucune décision majeure ne peut être prise sans l’aval d’un ambassadeur étranger.

Complicité dans le chaos

Mais que font réellement ces diplomates pour aider Haïti à sortir de la crise ? Leur silence face aux violations des droits humains, leur tolérance envers certains groupes armés et leur soutien à des figures politiques contestées soulèvent de graves interrogations. Sont-ils ici pour aider, ou pour protéger des intérêts géopolitiques et économiques, au détriment du peuple haïtien ?

Ils adoptent un discours selon lequel « c’est aux Haïtiens de résoudre leurs problèmes », tout en continuant de s’ingérer activement dans les affaires du pays. Avec la complicité des autorités haïtiennes qui, selon plusieurs analystes et citoyens, cherchent avant tout à plaire aux étrangers. Le professeur Lesly François Manigat parlait à ce propos de « la volonté d’être esclave ».

Entre hypocrisie et aide humanitaire

Sous couvert d’aide humanitaire ou de soutien international, les puissances étrangères affichent leur volonté d’aider Haïti. Mais les résultats tardent à venir. L’exemple le plus frappant : la Force Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), censée rétablir l’ordre, après.plus d’un an, elle se contente d’observer pendant que le pays s’enfonce dans la violence.

En 2023, l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) publiait un rapport intitulé « Haiti’s Criminal Markets ». Ce document précisait que les armes à feu et les munitions alimentant les gangs proviennent principalement des États-Unis, notamment de la Floride, avec parfois un passage par la République dominicaine. Alors pourquoi les États-Unis, qui se disent défenseurs d’Haïti, ne prennent-ils pas les mesures nécessaires pour empêcher cette contrebande ? Le contraste entre les discours et les actes alimente un sentiment d’hypocrisie.

L’urgence d’un sursaut souverain

Face à cette situation, une question s’impose : peut-on construire un avenir collectif en laissant des diplomates étrangers tracer notre voie ? La coopération internationale est une nécessité. Mais l’acceptation passive d’une tutelle déguisée ne saurait être la solution.

Haïti n’a pas besoin de rois, mais d’alliés. Pas de donneurs d’ordres, mais de partenaires. Tant que les décisions cruciales seront prises dans les ambassades, et non au Parlement ou au sein de la société civile haïtienne, la démocratie restera une illusion, et la reconstruction du pays un rêve inaccessible.

Jean Gilles Désinord

Optimiste.Info