Port-au-Prince, 29 juillet 2025 – Figure incontournable de la scène politique haïtienne, Moïse Jean-Charles continue de susciter des réactions contrastées. Pour ses partisans, il incarne la résistance farouche à toute ingérence étrangère. Pour ses détracteurs, il symbolise l’ambiguïté politique, entre prises de position fluctuantes et alliances douteuses.
Ancien sénateur du département du Nord et ex-membre influent de Fanmi Lavalas, Jean-Charles a tracé sa propre voie en fondant le parti Pitit Dessalines. Inspiré par l’héritage de Jean-Jacques Dessalines, le parti prône un nationalisme sans compromis, mettant en accusation les puissances étrangères, notamment les États-Unis et l’ONU, dans la dégradation de la situation haïtienne.
Ce discours anti-impérialiste, couplé à une rhétorique souverainiste, lui a valu une solide base de partisans. Pourtant, son parcours suscite des interrogations. Malgré son positionnement en défenseur de la souveraineté nationale, certains observateurs pointent des incohérences : déplacements à l’étranger non justifiés, revirements politiques soudains, ou encore des liens supposés avec des acteurs controversés.
Sa participation épisodique au dialogue politique national, suivie d’un retrait spectaculaire, puis de virulentes critiques contre la transition actuelle, alimentent le flou. À travers ces gestes, une question persiste : Moïse Jean-Charles est-il un patriote incompris, marginalisé pour son franc-parler, ou un calculateur politique habile à cultiver la confusion ?
Alors qu’Haïti traverse une crise institutionnelle profonde, la trajectoire de Moïse Jean-Charles demeure à la fois influente et difficile à cerner. Son avenir politique dépendra de sa capacité à restaurer la confiance du peuple et à lever les zones d’ombre qui entourent ses prises de position.
Optimiste.info