Quatre années ont passé depuis l’assassinat sanglant du président Jovenel Moïse, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, et une question revient, lancinante : qui rendra justice à Jovenel Moïse ?
Optimiste.Info, 12 août 2025 . Malgré les promesses répétées des autorités haïtiennes et de la communauté internationale, l’enquête piétine. Le silence institutionnel, l’opacité des procédures, les lenteurs judiciaires et les manœuvres politiques ont vidé ce dossier de tout espoir de clarté. Le meurtre d’un chef d’État en fonction s’est transformé en véritable naufrage judiciaire.
Plusieurs arrestations ont certes été effectuées, des mandats lancés, des enquêtes ouvertes. Mais aucune condamnation n’a été prononcée à ce jour. Les commanditaires présumés restent dans l’ombre, protégés par des réseaux d’intérêts puissants mêlant figures politiques, groupes mafieux et complicités étrangères.
Plus inquiétant encore, certaines personnalités soupçonnées de rôles troubles dans ce crime continuent d’évoluer en toute liberté, parfois même au sein de l’État haïtien ou dans les cercles diplomatiques, comme si rien ne s’était passé. L’impunité semble avoir définitivement pris le dessus sur la justice.
Pendant ce temps, la veuve, les enfants, et une large frange de la population attendent toujours des réponses. Ils observent, résignés, un théâtre politique où les visages changent, mais où le scénario reste tristement le même : celui d’un système incapable – ou refusant – de faire la lumière sur ses propres crimes.
Haïti peut-elle encore se prétendre démocratique tant que l’assassinat de son président reste impuni ?
Chaque jour de silence ajoute une gifle à la mémoire de Jovenel Moïse, et fragilise un peu plus l’idée même de justice et de souveraineté nationale. Car la justice, si elle n’est pas pour tous, n’est rien du tout.
La Rédaction